L'habitat traditionnel

 

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Vous voyez ici une ancienne maison typiquement cévenole et riboise en particulier : murs en pierres sèches avec joint très fin, faîte du toit en tuiles romanes rondes parallèle à la ligne de pente ou courbe de niveau, un auvent en tuiles coté sud pour se protéger des fortes pluies qui viennent du sud (épisode cévenol), et terrasse couverte (de construction récente ici appelée « calabert » en patois) pour pouvoir manger dehors à la demie saison à l’abri du soleil.Au rez de chaussée une grande pièce, une « patouille » (sorte d’arrière cuisine) avec un évier en pierre, et éventuellement une ou deux chambres. Au dessus un grand grenier avec de petites ouvertures pour y engranger le foin, les châtaignes, les feuilles sèches et autres denrées utilisées en hiver.

 

Ce grenier, aussi appelé en patois « galetas » ou « poustas » pouvait servir plus tard de magnanerie chez certains.

Les fenêtres sont de petite dimension pour éviter de faire enter la chaleur l’été et le froid l’hiver.

Selon la richesse de la famille, le dessus de ces petites fenêtres du grenier étaient une simple pierre plate pour les moins aisés, ou une pierre en arc de cercle pour les plus riches. Les très riches avaient quant à eux des « œil de bœuf ».

Il en est de même avec le nombre de pente du toit : 2 pentes pour les maisons des moins riches, et 4 pentes pour les plus riches.

Le rez de chaussée (en l’absence de planchers en béton précontraint) était toujours construit en voutes simples ou en croix selon l’importance de la maison et la richesse de ses propriétaires. Cette partie importante de la maison abritait en général le troupeau de chèvres et de brebis, et plus tard la cave à vin.

 

Les murs en pierres sèches ont des joints très fins mais sont très épais : de plus d’un mètre et 50 cm voire plus à la base de la maison, et 80 cm environ au sommet de l’édifice. Ces murs sont composés de 2 rangées de pierres (une à l’extérieur et une à l’intérieur), avec entre les deux de simples cailloux et de l’argile pour combler le vide.

Lors des fortes pluies de printemps et d’automne, l’eau pénètre dans les murs du fait de l’absence de joints, mais pas dans la maison du fait de l’argile présente entre les deux rangées de pierres.

Après la pluie, les quelques jours de vent du nord (Mistral) qui suivent assèchent les murs qui ont été mouillés.

Le volume de pierre de ces maisons est énorme : on peut citer à titre d’exemple qu’une maison qui avait brulé à Ribette à la fin des années 80 a été achetée par la commune, et que les pierres ainsi récupérées et revendues ont servi à construire 3 maisons !

 

Le chauffage était assuré par une grande cheminée afin de pouvoir y bruler de gros morceaux de bois, voire des troncs entiers, et asseoir dans la cheminée elle même l’aïeul ou l’aïeule sur une chaise l’hiver quand il faisait très froid.

Très souvent, on y trouvait aussi un placard avec deux grilles pour y mettre de la braise en vue de tenir une gamelle au chaud, la cendre tombant dans un cendrier situé sous le placard.

 

 

Maison à droite avec balcon en pierres : « corbeaux » support monstrueux en pierre et « bars » (pierre plate entière) posés dessus. Cette maison est un ancien café/épicerie sur le sentier muletier qui passait ici et qui fonctionnait encore en 1920/1930.

 

Le rez-de-chaussée (en l’absence de planchers en béton précontraint) était toujours construit en voutes simples ou en croix selon l’importance de la maison et la richesse de ses propriétaires.

 

Cette partie importante de la maison abritait en général le troupeau de chèvres et de brebis, et plus tard la cave à vin.

 

 

Cette maison regroupe les principaux types de linteau de porte en pierre : simple arc de cercle, arc de cercle avec une partie plate au milieu de l’ouverture, et simple pierre plate posée sur des montants simples ou travaillés comme on peut le voir ici.

Parfois, la pierre du dessus mentionne l’année de construction de la porte ou du portail, les initiales du maçon ou du propriétaire, et éventuellement une épitaphe (Merci Marie, Priez pour moi, etc.…).

 

La pomme de terre a été introduite finalement qu’assez  récemment en France ; en Ardèche, on doit probablement sa promotion à Olivier de Serres, Ministre de l’agriculture d’Henri IV.

De ce fait, la châtaigne et plus particulièrement les châtaignes séchées dans les « clèdes » assuraient un rôle essentiel dans l’alimentation des hommes et parfois des animaux.

Posées sur un grillage reposant sur des poutres, un feu était allumé au dessous afin de faire sécher des châtaignes. Elles seront mangées par les animaux, ou par les hommes sous forme de soupe ("cousinat" en patois), ou broyées pour en faire de la farine.

 

Autre particularité de l’habitat, ce sont les ajouts successifs faits lorsque la famille s’agrandissait.

On voit ici qu’une fenêtre a été bouchée et qu’un étage a été ajouté.

Les murs supérieurs sont parfois crépis pour éviter que les rats n’entrent dans le grenier et mangent les réserves pour l’hiver.

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