Les Châtaignes de Malaribes
A la saison des châtaignes Je me souviens bien de ce temps Que le progrès nous a éloigné. Ce n’est pas que nous le regrettions.
Je vais vous parler un peu de Ribes Quand près du bon est le mauvais Comme ma foi est Malaribes Quand son nom même est fait exprès.
Ribes est loin d’être une plaineTout de même n’est pas trop mal Mais Malaribes est loin de ça La lune y vient, le soleil peu.
Au moment des châtaignes Et quand il gèle à la Toussaint L’onglée est là pour la journée. Mais le pire tous les ans.
C’était de ramener la récolte Pas loin de trois kilomètres Avec un sac sur le tète De quatre ou cinq « colitres ».
Mais pour les costauds un gros sac Je n’ai jamais porté cent kilos Pas moins mais il me tordait le cou Il se pressait d’arriver à la maison.
Les jeunes vont pas me croire Et bien de ça ne nous plaignons point De ce que j’ai pu faire.
Louis Bresson – 1977.
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